Conçue dans le cadre des commémorations du centenaire de la Première Guerre mondiale, l’exposition 1914-1918, le patrimoine s’en va-t-en guerre entend souligner la sacralisation et l’instrumentalisation dont fit l’objet le patrimoine artistique et architectural détruit lors du conflit. Elle invite à s’interroger sur la notion d’identité, sur l’enjeu qu’a toujours représenté le patrimoine lors des conflits, comme en témoigne, aujourd’hui encore, l’actualité de Syrie et d’Iraq.
L’exposition explore, pour le cas français, la manière dont les artistes et les intellectuels se sont mobilisés au lendemain de la destruction de la bibliothèque de Louvain (25-26 août 1914) et de la cathédrale Notre-Dame de Reims (19 septembre 1914). Scènes de destructions réelles ou imaginaires, caricatures et photographies saturent l’espace médiatique et attisent le discours de haine envers l’ennemi. À Paris, ce message s’incarne dans de spectaculaires expositions fondées sur l’exaltation du patrimoine architectural et artistique meurtri. Organisées au Trocadéro en 1915 et au Petit Palais en 1916, elles complètent l’arsenal de publications et de conférences sur les « villes martyres », l’un des thèmes de prédilection de la propagande antigermanique. Œuvres, documents originaux, photographies et objets-phares de ces « expositions de guerre » retrouvés au terme de patientes recherches, montrent combien la cause patrimoniale fut dévoyée pour orienter les opinions. Elle constitua, en ce sens, une puissante arme idéologique.
Commissariat : Jean-Marc Hofman, commissaire, adjoint au conservateur de la galerie des moulages, Cité de l'architecture & du patrimoine, avec le conseil scientifique de Claire Maingon, maître de conférences en histoire de l'art contemporain, Université de Rouen.
Exposition conçue et présentée par la Cité de l'architecture & du patrimoine,
du 11 mars au 4 juillet 2016.
Cité de l'architecture & du patrimoine
1 place du Trocadéro, Paris 16e
(M° Trocadéro)
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