Monument aux Morts de la Grande Guerre 1914-1918

Le bouclier du Monument aux morts du 16e arrondissement, détail de la maquette © Moser / COARC / Mairie de Paris

Les livres d’or : 63,3 % de « tués à l’ennemi »

 

La notion de « Morts pour la France »

Créée par la loi du 2 juillet 1915, la mention "Mort pour la France" honore la mémoire des victimes de guerre.
Cette mention "Mort pour la France" est attribuée dès lors que la preuve est rapportée que le décès est imputable à un fait de guerre, que ce décès soit survenu pendant le conflit ou ultérieurement.
L’article L488 en définit clairement les critères d’attribution, dont voici les principaux :

- Tué à l'ennemi ou mort de blessures de guerre ;
- Mort de maladie contractée en service commandé en temps de guerre ;
- Mort d'accident survenu en service, ou à l'occasion du service en temps de guerre ;
- Victime d'événements de guerre ;
- Toute personne ayant succombé à des maladies contractées au cours de soins donnés aux malades et blessés de l'armée en temps de guerre ;
- Toute personne décédée en combattant pour la libération de la France ou en accomplissant des actes de résistance ;

(liste complète sur site Legifrance)

 

Dans les Livres d’or

Si l’on élimine les causes inconnues, incertaines, c’est assez normalement la mention « Tué à l’ennemi » qui arrive largement en tête avec 63,3 % des morts mentionnés dans les livres d’or parisiens. Puis vient avec 21,9 % la mention «Blessé » (parfois précisée « à l’ennemi », de manière très floue). Ces mentions méritent un rapide examen critique. Il arrive que des « tués à l’ennemi » soient indiqués morts à l’arrière ; normalement, ils auraient dû être classés comme « blessés ».  Ceux qui décèdent dans une ambulance à proximité du front sont aussi parfois déclarés comme « tués à l’ennemi », parfois déclarés comme « blessés ». La limite est donc fragile, mais nous verrons qu’elle prend sens statistique tout de même.

Vient ensuite la mention « Maladie » (parfois précisée « en service », parfois non, de manière très aléatoire), avec 8,6 % de morts, puis les « disparus » avec 5,5% (là aussi la frontière avec les « tués à l’ennemi » n’est pas toujours évidente) et les morts pour « accident » avec 800 cas (1 %).

Des cas complexes apparaissent ; par exemple les chutes d’avion peuvent relever de « tué à l’ennemi » ou d’« accident ». Pour la base de données, il a été procédé au cas par cas, en fonction du contenu détaillé des fiches du site Mémoire des hommes, mais on n’a pas pu décider dans 54 cas !

Les autres classements relèvent de la micro-statistique. Notons tout de même 26 suicides – indiqués comme tels – (et reconnus morts pour la France), six cas de violences entre militaires, six cas de violences par les Allemands (fusillés, évadés…) et une victime d’un attentat à Tien-Tsin en 1919 !

TEXTE EN INTEGRALITE : Un premier bilan historique sur les Morts Parisiens par Jean-Louis Robert

Approfondir

Le Départ des poilus, août 1914

ou l'hommage d'un Américain à son fils

Le monument de Paul Landowski, place du Trocadéro

À la gloire de l’Armée française, 1914-1918

Le grand défilé de la victoire du 14 juillet 1919

L'exaltation du triomphe de la Nation

Le Soldat inconnu

et la flamme du souvenir

Les Monuments aux morts des capitales

Paris, Berlin, Londres

Les livres d’or : 63,3 % de « tués à l’ennemi »

Et la notion de Morts pour la France

Une génération sacrifiée ?

L'âge et l'origine des victimes de la Guerre