Monument aux Morts de la Grande Guerre 1914-1918

LE MONUMENT AUX MORTS DE PARIS, BOULEVARD MENILMONTANT

Le monument aux morts parisiens de la Guerre 14-18

Le centenaire de la Première Guerre mondiale a été l’occasion d’ériger, le 11 novembre 2018, le Monument aux morts parisiens de la Guerre 14-18 recensant la totalité des habitants domiciliés à Paris morts à cause du conflit. Il se situe sur le mur de l’enceinte du cimetière du Père Lachaise, côté boulevard Ménilmontant, dans le 20e arrondissement de Paris.

 

Genèse

Aucun monument aux morts ne listait l’intégralité des Parisiens tombés  lors  de la Grande Guerre jusqu’à l’érection de ce mémorial. L’histoire des différents monuments et plaques commémoratifs érigés depuis la guerre et établissant des listes propres à chaque arrondissement ou institution publique, religieuse ou privée, est proposée et illustrée aux onglets ‘présentation’ et ‘cartographie’ du  site du Monument virtuel. Anne Hidalgo, maire de Paris, décide en janvier 2016 la réalisation du monument parisien à partir des travaux de recherches effectués pour constituer le monument aux morts virtuel mis en ligne en février de cette même année.

La liste initiale est établie d’après les Livres d’or conservés dans les mairies d’arrondissement depuis les années 1920-1930. Ils référencent par arrondissement les noms, les prénoms, les dates de décès, les lieux de décès, les régiments des soldats déclarés « morts au champ d’honneur, ou des suites de leur blessure », à partir de plusieurs sources : les décès enregistrés pendant le conflit, les faire-part de décès, les déclarations des familles ou des listes fournies par le ministère des pensions. Ce travail de recherche et de retranscription a été effectué par les équipes de chercheurs de l’Université Paris 1-Panthéon Sorbonne, sous la direction du professeur Jean-Louis Robert. Cette liste est actualisée et enrichie lors de la mise en place du monument aux morts virtuel en 2016 qui a consisté essentiellement à associer chaque soldat à sa fiche matricule disponible grâce au site du ministère des Armées, Mémoire des hommes. Le site en ligne du monument est actualisé grâce aux demandes régulières émanant  des familles.

 

La liste définitive des soldats

Décision a été prise de présenter la liste des soldats à l’identique de la plupart des monuments aux morts français afin de conférer au monument une grande sobriété : un classement par année puis une présentation par ordre alphabétique des prénoms et des noms uniquement. Une seconde relecture opérée par la Ville de Paris a été nécessaire pour passer les noms en capitales et les prénoms en petites capitales, enlever les accents, comptabiliser le nombre de signes par ligne et calibrer les césures. Des nouvelles recherches ont été nécessaires pour trouver les 2e et 3e prénoms, quand ils existaient, à partir des registres de décès essentiellement.

C’est en juin 2018 qu’est définitivement arrêtée la liste des 94 415 noms  destinés à figurer sur le monument situé boulevard Ménilmontant, après l’ajout de la liste des soldats du 3e arrondissement dont le livre d’or avait disparu.

 

Le choix du site

Les berges de Seine ont été dans un premier temps envisagées pour l’implantation du futur monument, dans le secteur de la Bastille. Le risque régulier des crues de la Seine – dont celle de 2016 – et les contraintes techniques que celles-ci impliquaient, comportaient trop de risques pour la pérennité de l’ouvrage.

C’est tout naturellement que le cimetière du Père Lachaise a été choisi dans un second temps pour recevoir le mémorial sur son mur d’enceinte. Le plus grand cimetière parisien abrite des monuments qui lui confèrent le statut du plus haut lieu de la mémoire de l’histoire de la capitale. Parmi les plus remarquables citons le Monument aux victimes de juin 1848, le Monument à la mémoire des soldats morts pendant le Siège de Paris de 1870-1871, le Mur des Fédérés, les Monuments aux combattants étrangers morts pour la France durant la Grande Guerre, les Monuments en mémoire des déportés et des victimes des camps de concentration et d’extermination de la Seconde Guerre mondiale, le Monument aux enfants juifs parisiens, le Mémorial aux militaires parisiens morts et disparus pendant la guerre d’Algérie et des combats de Tunisie et du Maroc. Toutefois, le choix a été d’installer le monument sur son mur d’enceinte, côté du boulevard Ménilmontant, mur qui symbolise tout autant une frontière qu’un lien entre l’espace sacré et mémoriel qu’est le cimetière et l’espace urbain et vivant de la capitale.

 

Le monument

Le monument évoque de par ses proportions – 272 m de long et 1,34 m de haut – l’échelle du conflit et l’ampleur du sacrifice des 94 415 Parisiens tombés lors du conflit. Cette longue frise liste, par année et par ordre alphabétique, les prénoms et noms des soldats gravés sur un acier dont la couleur, bleu horizon, se réfère aux uniformes et casques des soldats.

Conçu par l’agence Phileas, il est composé de 150 plaques, dont 144 avec les noms, et 6 destinées à recevoir les épitaphes. Chacune des 144 plaques mesure 134 cm de hauteur sur 182,2 cm de longueur. Les épitaphes, accompagnées du blason de la Ville de Paris, sont gravées sur deux ensembles composés d’un panneau de 134 cm de hauteur sur 270 cm de longueur, et sur 2  panneaux de 60 cm de longueur. Toutes les plaques réalisées en acier inox teinté font 2 mm d’épaisseur et sont réalisées par l’entreprise Citynox, qui a également fabriqué les panneaux de l’Anneau de la Mémoire inauguré en 2014 à Notre-Dame de Lorette (Pas-de-Calais). L’ensemble de 12,5 tonnes est fixé par l’intermédiaire d’une structure porteuse prenant accroche horizontale sur le mur d’enceinte du cimetière.

La liste de noms est gravée selon un procédé chimique d’enlèvement de matière, appelé Haptigraphie par Cytinox, et se compose dans une police Conduit ITC de majuscules de 1 cm de haut, et de minuscules 0,7 cm. À noter que pour se caler sur la dénivellation du boulevard Ménilmontant, l’ensemble du monument suit une pente de 0,72° et chaque colonne de noms présente un léger décalage de 1,4 mm.

 

Les épitaphes

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« Aux morts de la Grande Guerre

Paris à ses enfants »

Cette épitaphe ainsi que les vers suivants sont placés juste avant la liste des soldats, à côté du blason de la Ville de Paris.

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« Qui donc saura jamais que de fois j’ai pleuré

Ma génération sur ton trépas sacré »

Guillaume Apollinaire, Calligrammes, Poèmes de la paix et de la guerre (extrait), 17 décembre 1915.

 

Guillaume Apollinaire (26.08.1880-9.11.1918) symbolise à lui seul l’engagement d’un artiste pour sa patrie. Il apparaît sur le monument dans la section 1918 sous son nom de baptême : de Kostrowitzky.

Sur sa tombe située dans le cimetière du Père Lachaise (division 86) sont également gravées des épitaphes issues de son recueil Calligrammes.

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Aménagement paysager

Un réaménagement de l’ancien parterre végétal est entrepris pour se transformer en un parvis courant sous toute la longueur du monument. L’ancienne clôture et les plantations hautes sont remplacées par une bordure et un parterre paysager praticable permettant l’approche de la stèle.

Séparé de l’enrobé du trottoir par une bordure, ce parterre est composé de dalles en granit de réemploi – économie circulaire oblige – avec joints enherbés et plantations mêlant petits arbustes et plantes vivaces en pied de mur. Les plantations sont fournies par les serres municipales et les pavés sont issus d’une filière de récupération des ateliers de la Ville de Paris. L’arrosage est assuré par les vannes qui jalonnent le trottoir du boulevard.

 

Cérémonie inaugurale

Le monument a été inauguré le dimanche 11 novembre 2018 à 17h00 à l’occasion du Centenaire de la Première Guerre mondiale par Anne Hidalgo, maire de Paris et Catherine Vieu-Charier, son adjointe chargée de la Mémoire et du Monde combattant, en présence de Geneviève Darrieussecq, secrétaire d’État auprès de la Ministre des Armées, et du Général de Corps d’Armée Bruno Le Ray, gouverneur militaire de Paris.  

 

Maîtrise d’ouvrage : MAIRIE DE PARIS

Anne Hidalgo, maire de Paris

Catherine Vieu-Charier, adjointe à la maire de Paris, chargée de la Mémoire et du Monde combattant, Correspondant Défense

Conduite des opérations

Direction des Affaires culturelles : Claire Germain, directrice

Sous-direction du Patrimoine et de l’histoire : Pierre-Henry Colombier, sous-directeur

Recherches et suivi scientifiques : département de l’Histoire, de la mémoire et des musées associatifs

Conduite d’opération : département des Édifices cultuels et civils

Aménagement paysager : direction des Espaces verts et de l’environnement

Réfection des trottoirs : direction de la Voirie et des déplacements

Assistance à maîtrise d’ouvrage : Atelier Philéas

Réalisation : Citynox

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